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Greenpeace fait pression sur la chimie bâloise

L'oeil de Greenpeace est en place et regarde la décharge de Bonfol. Keystone

Pour accélérer le projet d'assainissement de la décharge chimique de Bonfol dans le canton du Jura, l’organisation écologiste prend une nouvelle initiative.

Greenpeace est devenu propriétaire d’un terrain voisin de la décharge. Ce qui lui donne de nouveaux droits.

«En tant que nouveau voisin, nous nous défendrons contre tout effet négatif sur notre terrain», a indiqué mercredi Greenpeace au cours d’une conférence de presse organisée sur la nouvelle propriété du mouvement écologiste.

Greenpeace constate que la chimie bâloise (BCI) bloque le projet d’assainissement parce qu’elle n’est pas disposée à assumer la totalité des frais. Pendant ce temps, la décharge continue de polluer, selon Mathias Wütrich de Greenpeace.

Avec l’acquisition d’un terrain près de la décharge, Greenpeace aura un meilleur accès à la procédure et aux pièces du dossier. De plus, le mouvement refuse que des accords soient signés sans son aval entre le canton du Jura et la BCI.

Mathias Wütrich a donc remis à Rolf Benz, patron de la BCI, une lettre dans laquelle Greenpeace demande des informations sur les dangers existants et potentiels que la décharge fait courir au nouveau terrain du mouvement écologiste.

Les écologistes exigent également de la BCI qu’elle prenne à sa charge la totalité des frais d’assainissement comme elle s’y était engagée. Greenpeace demande aussi à être mieux informé sur l’évolution du projet.

Une tache

La décharge est une tache pour l’image de la chimie bâloise, selon Alain Fourniret, élu des Verts en France. «La BCI doit entamer sans discuter l’assainissement. Le site est un risque potentiel pour les villages français en aval», assure le représentant écologiste.

Les écologistes ont dressé une tour d’observation de huit mètres de haut sur le terrain. Sur la tour, un oeil géant avertit : «Greenpeace is watching you». Des militants écologistes ont aussi planté des fleurs «ne-m’oublie-pas» en bordure du terrain.

Le terrain de 50 ares a été loué à Greenpeace (bail à ferme) par Klaus Imberg, un Bernois habitant Zurich. Il a accepté de le louer à Greenpeace car le mouvement poursuit un idéal qu’il affirme partager.

Centre culturel et sportif
Klaus Imberg a racheté l’ancienne usine Cisa, à proximité de la décharge, en 2000. Il souhaite en faire un centre culturel et sportif pour toute la région. Mais il assure que son projet ne peut toutefois pas voir le jour tant que la décharge sera présente.

Mardi, le gouvernement jurassien a constaté que la BCI n’a pas pu remettre dans les délais les compléments exigés pour finaliser le projet d’assainissement. La BCI avait jusqu’à fin juin pour fournir ces compléments.

Divergences

L’exécutif constate que des divergences subsistent avec la BCI, notamment sur la prise en charge des frais d’assainissement. «Un délai est nécessaire pour aplanir ces divergences et il en résultera un retard de quelques mois », souligne le gouvernement.

La décharge chimique de Bonfol a été exploitée de 1961 à 1976. Elle contient 114 000 tonnes de déchets chimiques et industriels. Le canton du Jura a exigé son assainissement total en janvier 2000. Greenpeace a occupé le site du 13 mai au 7 juillet 2000.

swissinfo avec les agences

La décharge de Bonfol a été utilisée de 1961 à 1976.

114’000 tonne de déchêts y ont été déposé.

Son assainissement est estimé à 280 millions de francs.

L’Industrie chimique bâloise (BCI) est une comunauté d’intérêt fondée en 1962.

Ses membres sont Novartis, Roche, Ciba Specialité Chimique, Clariant, SF-Chemie, Syngenta, Henkel et Rohner.

La BCI a pour mission de garantir la sécurité des décharges de déchets spéciaux de Bonfol, Koelliken et Teuftal, autrefois utilisées par les entreprises membres et aujourd’hui fermées.

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