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«Monsieur environnement» tire sa révérence

Retour à la nature pour Philippe Roch. Keystone

Après 13 ans à Berne, Philippe Roch veut se consacrer davantage «à la nature et aux questions fondamentales qui lui sont liées».

La date de son départ, prévu en 2005, sera fixée selon l’entrée en fonction de son successeur à la tête de l’Office fédéral de l’environnement.

Philippe Roch (55 ans) a remis sa lettre de démission à son ministre de tutelle Moritz Leuenberger le 25 novembre.

Ses 13 ans à la tête de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) ont notamment été marqués par la révision de la loi sur la protection de l’environnement qui a permis l’intégration de l’économie dans la politique du développement durable.

Pour expliquer sa démission, Philippe Roch avance une volonté de réorienter sa carrière. Ancien directeur du WWF Suisse, il continuera à s’engager de manière indépendante et à tous les niveaux pour l’environnement. Il souhaite «se consacrer davantage à la nature et aux questions fondamentales qui lui sont liées».

Après mûre réflexion

«C’est une réflexion personnelle qui date de longtemps, explique-t-il. Dans cette prochaine étape de vie, je veux être plus indépendant au niveau des structures et consacrer davantage de temps à la philosophie et à la spiritualité, qui ont toujours été très importantes pour moi».

Sans encore dévoiler de projet concret, Philippe Roch envisage par exemple de travailler pour des missions de l’ONU dans le domaine multilatéral, d’endosser des mandats indépendants ou d’enseigner dans la future faculté des sciences de l’environnement et du développement durable à Genève. Il fait partie du groupe de travail chargé de mettre en place cette nouvelle faculté.

Rien à voir avec les coupes budgétaires

Les coupes budgétaires drastiques que subit l’OFEFP depuis quelques années n’ont pas joué de rôle dans sa décision, bien au contraire. «Je suis plutôt du genre à rester et affronter les problèmes que de les fuir», déclare le directeur démissionnaire.

«Mais ça me rend triste, car la protection de l’environnement est un atout incontournable pour le développement de ce pays et sa qualité de vie», ajoute Philippe Roch.

Il estime qu’avec les coupes budgétaires, l’OFEFP n’a plus les moyens d’accomplir toutes ses tâches et que cela aura des conséquences graves sur la qualité de l’environnement.

L’an dernier, le Parlement a fait passer les coupes pour l’OFEFP de 90 millions à 104 millions de francs. Son budget sera ainsi réduit en 2006 à 610 millions et une vingtaine d’emplois passeront à la trappe. Pour 2005, la coupe décidée par le Parlement est de 5,5 millions supplémentaires au lieu de 2.

Objectifs pour 2005

Avant de partir, le directeur souhaite mener à terme la révision partielle de la loi sur la protection de la nature et du paysage, ainsi que celle sur les forêts qui vise à promouvoir l’utilisation du bois en tant que matière première et énergie renouvelable.

Philippe Roch est également connu au-delà des frontières suisses. Avec le titre de secrétaire d’Etat, il a représenté le pays dans les négociations internationales sur les questions environnementales.

Il est membre du Conseil d’administration du Fonds pour l’environnement mondial et du Bureau du Réseau universitaire international de Genève, ainsi que président de la Conférence des parties à la Convention de Rotterdam.

swissinfo et les agences

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