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Pourquoi la Suisse est plus touchée par la MCJ?

Plus durement touchée que ses voisins par les formes classiques de Creutzfeldt-Jakob, la Suisse cherche une explication.

Pourquoi ici plus qu’ailleurs? Les chercheurs ont retenu cinq hypothèses. Dont trois paraissent plus solides que les autres.

Transmission héréditaire

C’est la première hypothèse à pouvoir être écartée de manière certaine. Le matériel génétique examiné jusqu’ici n’a pas permis d’isoler un quelconque «gène de Creutzfeldt-Jakob».

Anomalie statistique

Et si ces chiffres en augmentation traduisaient simplement une fluctuation due au hasard des grands nombres? Cette probabilité a été calculée. Elle est très faible. L’hypothèse peut donc être écartée presque à coup sûr.

Amélioration du diagnostic

La crise de la vache folle a nettement sensibilisé les médecins à la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Bien que décrite depuis 1920, elle reste une pathologie très rare.

Il n’est donc pas du tout exclu que des cas de MCJ aient pu être confondus avec des cas d’Alzheimer ou d’autres maladies du cerveau.

Cette explication a la faveur de nombre de praticiens. Mais elle ne permet pas d’expliquer pourquoi le nombre de cas augmente en Suisse et pas dans les pays voisins, pourtant eux aussi touchés par la vache folle.

Transmission par la viande

Depuis des années, on cherche le lien entre les maladies à prions des bovins (vache folle) ou des ovins (tremblante du mouton) et celles de l’homme.

Pour la nouvelle forme de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) – qui a curieusement épargné la Suisse jusqu’ici -, ce lien est pratiquement démontré. Mais pour les formes classiques, ce n’est toujours qu’une hypothèse.

Transmission par les instruments chirurgicaux

La stérilisation à laquelle on soumet le matériel utilisé dans une salle d’opération ne permet pas d’éliminer tous les prions. Il est donc parfaitement possible que des patients aient attrapé la MCJ à l’hôpital.

Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs doivent maintenant investiguer sur le passé médical des victimes de la maladie.

Sachant que son temps d’incubation peut-être très long, il n’est pas exclu que certaines contaminations remontent à plusieurs dizaines d’années.

Pour se prémunir à l’avenir contre ce risque, la plupart des pays se mettent d’ailleurs à édicter de nouvelles normes concernant la stérilisation des instruments.

La question est de savoir si ces règles pourront être appliquées partout. En France, par exemple, certains hôpitaux ont déjà averti qu’il n’existe pas de risque zéro en matière de stérilisation.

swissinfo/Marc-André Miserez

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