Bâle, capitale suisse du football

Le parc St-Jacques devient le stade national, au détriment du Wankdorf. swissinfo.ch

L'Association suisse de football ne financera pas les coûts d'extension du stade du Wankdorf. Mais elle participera à ceux du Parc St-Jacques.

Bâle détrône Berne. D’ailleurs, le match d’ouverture de l’Euro 2008 aura lieu sur les bords du Rhin.

L’Association suisse de football (ASF) a en outre décidé de fixer à Bâle également et non à Berne deux quarts de finale et une demi- finale de ces championnats d’Europe.

A l’instar de Zurich et de Genève, Berne organisera toutefois trois rencontres du premier tour de l’Eurofoot 2008.

Un choix économique

Initialement, le coup d’envoi de cette compétition devait être donné dans le futur nouveau stade de Berne. Reste à savoir pourquoi l’ASF a changé d’avis.

Tout simplement parce qu’elle ne veut pas débourser les 11 millions de francs nécessaires à l’extension – provisoire – de 30 000 à 40 000 places du Wankdorf.

Alors que, d’un autre côté, par la moitié de cette somme, elle peut participer au financement de l’agrandissement – définitif celui-ci – de 31 500 à plus de 40 000 places du Parc St-Jacques.

5 millions contre 11

En effet, devisé à 22,75 millions de francs, le projet de la Coopérative du Parc St-Jacques ne demande qu’un effort d’un peu plus de 5 millions de francs à l’ASF.

Par ailleurs, le caractère provisoire de l’extension du Wankdorf (limitée aux rencontres de l’Euro 2008) a posé problème.

L’investissement aurait été «sans aucun retour », souligne le secrétaire général de l’ASF, Peter Gilliéron.

«Si nous jouons ne serait-ce que deux fois par année avec l’équipe nationale à Bâle, dit à swissinfo Pierre Benoît, nous pouvons augmenter nos recettes de 500 000 à 600 000 francs grâce aux spectateurs supplémentaires que le Parc St-Jacques peut accueillir.»

«Et, poursuit le porte-parole de l’ASF, nous rentabilisons notre investissement en 5 ans.»

Les Bernois sont très déçus

«Le financement pour le projet du Wankdorf nous faisait courir un trop grand risque», résume le président de l’ASF, Ralf Zloczower.

Et c’est sans doute la décision prise l’an dernier d’abaisser la capacité du Wankdorf de 36 000 à 31 000 places qui a fait définitivement pencher la balance.

«Les coûts pour une extension provisoire à plus de 40 000 places ont du coup pris l’ascenseur», avoue Peter Gilliéron.

Les propositions de la ville et du canton de Berne n’auront pas suffi à renverser la vapeur.

Pour accroître la capacité d’accueil du stade du Wankdorf, les autorités bernoises s’étaient en effet engagées à verser chacune 500 000 francs.

A condition, bien sûr, que les matchs les plus importants de l’Euro 2008 se déroulent à Berne. Et que le Wankdorf demeure le «stade national» suisse.

Les Bernois ont joué et perdu. Vendredi, après la décision de l’ASF, ils ne cachaient pas leur très grande déception.

swissinfo et les agences

En bref

– Le 12 décembre dernier, l’Union européenne de football (UEFA) a retenu la candidature commune de la Suisse et de l’Autriche pour organiser l’Euro 2008.

– Initialement, le coup d’envoi de l’Eurofoot devait être donné au Wankdorf, le futur nouveau stade de la capitale.

– Inauguré en 2001, le Parc Saint-Jacques à Bâle offre une capacité de 31 493 places.

– L’aménagement pour accueillir plus 40 500 spectateurs coûtera 22,75 millions de francs. Mais 5 millions seulement seront à la charge de l’ASF.

– Ouvert en avril, le stade de la Praille (Genève) offre 31 228 places assises.

– L’inauguration du nouveau Wankdorf est prévue pour 2005. Il pourra accueillir 32 000 spectateurs.

– L’extension provisoire du stade bernois à 40 000 places aurait coûté 12 millions de francs à l’ASF.

– Le nouveau stade de Zurich (31 012 places) sera bâti sur le site de l’actuel Hardturm. L’ouverture est prévue en 2006.