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Contre le démantèlement de swissinfo!

Le Conseil des Suisses de l'étranger s'est réuni à Berne à l'occasion de sa session de printemps. Keystone Archive

Le Conseil des Suisses de l’étranger, réuni samedi 19 mars à Berne, s’est vigoureusement prononcé contre une restructuration massive de swissinfo.

Les accords de Schengen/Dublin, l’aide aux Suisses de l’étranger en cas de catastrophe et la question de la double nationalité ont également été abordés.

Choqué par des articles parus ces derniers jours dans la presse, articles qui annoncent clairement une restructuration massive de swissinfo, le Conseil des Suisses de l’étranger (CSE) a placé notre site, portail d’information destiné aux Suisses de l’étranger, en tête de ses thèmes du jour.

Le «Parlement de la 5ème Suisse a adopté à l’unanimité une résolution qui exige de la Société suisse de radio et télédiffusion (SSR-SRG Idée suisse), dont dépend swissinfo, qu’elle «remplisse ce mandat sans restriction», à l’avenir également.

Vraie reconnaissance de swissinfo

«swissinfo doit demeurer une entité vivante au sein de la SSR», a souligné Georg Stucky, président du Conseil des Suisses de l’étranger, la plus haute instance de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). Le conseiller d’Etat Filippo Lombardi s’est aussi prononcé en faveur d’un maintien de l’offre proposée par swissinfo.

Rudolf Wyder, directeur de l’OSE, a également pris fortement position en faveur de swissinfo: «Nous savons qu’au sein de la SSR, swissinfo subit une forte pression. Des projets visant à la réduction de swissinfo sont engagés».

Par un ‘oui’ unanime apporté à la résolution, le conseil a exprimé clairement la volonté que «swissinfo, en tant qu’entreprise orientée vers l’étranger, continue de pouvoir œuvrer au sein de la SSR». Et cela dans les neuf langues proposées actuellement.

«A l’avenir, swissinfo/SRI doit disposer de ressources suffisantes en personnel et moyens financiers afin de pouvoir émettre, dans les langues nationales et les principales langues parlées dans le monde, des productions de haut niveau pour l’étranger», indique la résolution.

Selon le Conseil, une production conçue spécifiquement pour l’étranger ne peut pas être remplacée par une offre intérieure remaniée. Car pour l’OSE, une présence forte de la SSR à l’étranger est indispensable.

Un oui clair à Schengen/Dublin

Par ailleurs, le CSE s’est déclaré favorable au soutien du volet Schengen/Dublin des accords bilatéraux II conclus avec l’Union européenne (UE). Celui-ci prévoit une coopération accrue avec l’Union européenne en matière de police et d’asile. Le peuple suisse devra vraisemblablement se prononcer sur la question le 5 juin.

Mais des voix opposées se sont tout de même fait entendre. Parmi celles-ci, celle de Hans Kaufmann, conseiller national de l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure). Celui-ci craint qu’une adhésion aux deux accords ait comme conséquence une perte de souveraineté pour la Suisse. Selon lui, Schengen apporte non pas un accroissement, mais un déficit de sécurité.

C’est avec un exemple allemand que Jacques-Simon Eggly, conseiller national libéral (droite), a répondu à Hans Kaufmann. Selon le Genevois, depuis l’introduction des accords de Schengen en Allemagne, ce sont quatre fois plus de criminels internationaux qui ont pu être arrêtés dans ce pays.

Finalement, les tenants du ‘oui’ l’ont emporté par 56 voix contre 5. «Je ne suis pas surpris du résultat», a confié Georg Stucky à swissinfo. «On a toujours pu constater que les Suissesses et les Suisses de l’étranger sont très favorables à l’ouverture de leur pays. Et ils voient dans cette étape un véritable pas en avant».

Retenir la leçon du tsunami

Egalement au cœur du débat, la prise en charge des citoyens suisses à l’étranger en cas de catastrophe, comme ce fut le cas récemment lors des tsunamis en Asie du Sud. A cette occasion, l’OSE avait collaboré de façon étroite grâce à une hotline.

Heinrich Schellenberg, de la section des Suisses au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a apporté des explications sur le fonctionnement de l’état-major en cas de crise.

Il a également annoncé la publication prochaine d’un rapport à propos des enseignements tirés de la catastrophe. Parmi les propositions qui y seront développées, la création d’un groupe de fonctionnaires expérimentés, qui pourrait rapidement être mobilisé en cas de crise.

D’autre part, la hotline qui avait parfois été surchargée dans les jours suivant le tsunami, devrait pouvoir être renforcée par diverses mesures, comme par exemple la possibilité de publier des annonces de recherche sur Internet.

Une idée que Rudolf Wyder appuie: «Je pense à un forum qui pourrait être géré par swissinfo, un forum où pourraient s’annoncer aussi bien ceux qui recherchent un proche que ceux qui sont recherchés».

Une autre proposition de l’OSE concerne les représentations consulaires. «Il y a des zones de concentration du tourisme helvétique, comme Phuket ou la Crète. Dans ces lieux-là, une présence consulaire devrait être implantée. En cas de catastrophe, on pourrait ainsi rapidement intervenir», souligne-t-il.

L’évidence de la double nationalité



Enfin, le Conseil a également adopté une résolution en faveur de la double nationalité, récemment mise en cause par des voix de l’UDC.

La double nationalité est en effet indissociable de l’émigration, dit le texte. Quelques 71 % des Suisses et Suissesses de l’étranger sont d’ailleurs doubles nationaux, précise le CSE.

swissinfo, Christian Raaflaub
(Traduction et adaptation de l’allemand: Bernard Léchot)

Le nombre des Suisses résidant à l’étranger a augmenté de 1,7% en 2004, pour atteindre 623’057 personnes.
A fin 2004, 95’325 expatriés étaient inscrits dans les registres électoraux en Suisse. Soit 6000 de plus qu’en 2003.

– Le Conseil des Suisses de l’étranger (CSE), fondé en 1916, est la plus haute instance de L’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE).

– Le «Parlement de la 5ème Suisse» réunit environ 150 délégués en provenance de Suisse et du monde entier.

– Il a siégé samedi pour la dernière fois dans sa composition actuelle. Des élections sont en effet en cours pour son renouvellement pour la période 2005-2009.

– Il se réunira pour la première fois dans sa nouvelle forme le 1er septembre 2005, en marge du Congrès des Suisses de l’étranger à Interlaken

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