En attendant Saint-Moritz…
La nouvelle saison de Coupe du monde de ski débute ce week-end sur le glacier autrichien de Rettenbach au-dessus de Sölden.
Le ski suisse a quatre mois pour se refaire une santé. Avant les Championnats du monde de février 2003 à Saint-Moritz.
Sans la médaille de bronze de Sonja Nef arrachée in-extremis, les skieurs suisses seraient rentrés bredouilles des Jeux olympiques de Salt Lake City.
Une humiliation que la délégation helvétique avait connue à Innsbruck en 1964, avant de s’imposer en tant que grande nation dominatrice du Cirque Blanc dans les années quatre-vingt.
A nouveau distancé depuis le début des années nonante – par les Autrichiens notamment – le ski suisse a, une nouvelle fois, perdu de sa notoriété. Celle-ci ne repose actuellement que sur les performances de choix de quelques individualités de très grande classe.
Lors des Mondiaux de Saint-Moritz du mois de février prochain, Michaël von Grünigen et Sonja Nef – tous deux champions du monde en titre en slalom géant – porteront encore tous les espoirs de médaille sur leurs épaules.
La relève tarde encore à venir. Il faut dire que le travail de reconstruction est long et difficile.
Main de fer dans un gant de velours
La déroute de skieurs suisses à Salt Lake City a poussé les dirigeants de Swiss-ski à remplacer l’entraîneur Dieter Bartch par un autre Autrichien: Karl Frehsner.
Véritable main de fer dans un gant de velours, le papy autrichien domicilié depuis quarante ans à Dietikon n’est pas un inconnu sous nos latitudes.
«Karl de fer» a déjà occupé différents postes au sein de la Fédération entre 1976 à 1991et dirigé les skieurs suisses. Et sous sa férule, ces derniers ont remporté 27 médailles Jeux olympiques et Championnats du monde confondus.
«Notre équipe compte trop sur ses individualités, tonne déjà Karl Frehsner. Je veux que nous devenions plus compacts pour assurer des succès dans la durée»
Maina vise la continuité
Régulièrement victorieuse tout au long de la saison (cinq athlètes différentes sont montées sur la plus haute marche d’un podium) les Suissesses se sont quant à elles classées secondes du classement général de la Coupe du monde par nation.
Même si la déception était également au rendez-vous à Salt Lake City, elles ont sauvé leurs JO grâce à la médaille de leur chef de file Sonja Nef.
Afin de stimuler la concurrence interne, et en vue des Mondiaux de Saint-Moritz, l’entraîneur Angelo Maina a augmenté à quatorze le nombre de filles dans le groupe de Coupe du monde.
«Il est toujours plus facile de garder la forme que de la chercher», explique le chef alpin des dames.
Avant de parler du grand rendez-vous du mois de février: «Cela fait une année et demie que je j’évoque régulièrement le nom de Saint-Moritz lors des entraînements. Il faut que les filles soient prêtes à affronter une grande pression.»
Car devant leur public, et après des Jeux olympiques en demi-teinte, les skieurs et les skieuses suisses ont beaucoup à se faire pardonner. Un bon début de saison pourrait les libérer.
swissinfo/Mathias Froidevaux
L’Autrichien Karl Frehsner est de retour à la tête de l’équipe masculine de ski alpin
Entre 1976 et 1991, il avait déjà permis à la Suisse de remporter 27 médailles lors de Jeux olympiques et de Championnats du monde
Les skieurs suisses restent sur une bonne dernière saison de Coupe du monde mais ils ont failli revenir bredouille des JO de Salt Lake City. Seule Sonja Nef a remporté une médaille de bronze en slalom géant
La nouvelle saison débute à Sölden en Autriche
Les championnats du monde 2003 auront lieu à Saint-Moritz
Grand dominateurs du Cirque Blanc dans les années quatre-vingt, les Suisses ont trop négligé la relève et connaissent depuis plusieurs années une baisse de régime assez douloureuse.
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