La Suisse promet 75 millions au Soudan
La Suisse a promis 75 millions de dollars d'aide sur trois ans à la conférence des donateurs sur le Soudan qui se tient dans la capitale norvégienne Oslo.
L’assainissement de l’eau, l’hygiène et les vaccins restent les priorités de la Direction de la coopération et du développement (DDC) qui serait également prête à reconsidérer la dette extérieure du Soudan.
La Suisse est engagée au Soudan depuis des années, a indiqué le vice-directeur de la DDC Remo Gautschi. L’aide humanitaire sera simplement renforcée et transformée en aide au développement, a-t-il ajouté.
La DDC n’a toutefois pas l’intention d’augmenter sensiblement les moyens mis à disposition. Remo Gautschi explique que la DDC a établi, en collaboration avec l’Université de Berne, la première carte topographique du Sud-Soudan. «Celle-ci rendra l’aide plus efficace», pense-t-il.
La Suisse est prête à reconsidérer la dette extérieure du Soudan, a-t-il encore relevé. Un tel examen devrait toutefois se dérouler dans un cadre international, selon lui. La dette de Khartoum envers la Confédération s’élève à environ 160 millions de francs.
L’appel de Kofi Annan
La Suisse a pris ces engagements lundi à Oslo en réponse à la demande du secrétaire général de l’ONU qui a appelé les bailleurs de fonds internationaux à soutenir financièrement le fragile processus de paix au Sud-Soudan.
«Tous les gens au Soudan veulent de l’eau potable, de la nourriture pour leur famille, des écoles pour leurs enfants, un système de santé correct et la perspective d’un développement», a-t-il déclaré.
La communauté internationale est appelée à fournir 2,6 des 7,8 milliards de dollars jugés nécessaires d’ici à fin 2007. Le reste devra être financé par le pays lui-même grâce à ses revenus pétroliers.
Lundi, plus de 2 milliards de dollars de promesses de dons avaient déjà été recueillis, selon une source diplomatique.
«Les promesses de dons, c’est bien, mais l’argent liquide, c’est mieux», a cependant nuancé Kofi Annan. Il a rappelé que seuls 500 millions sur 1,5 milliard de dollars promis pour 2005 avaient été versés.
L’«Ombre du Darfour»
Le secrétaire général de l’ONU a encore évoqué le cas du Darfour, autre région soudanaise déchirée par une guerre civile depuis plus de deux ans. Il a relevé que «la situation y demeure extrêmement grave, avec des violences ininterrompues contre les populations civiles et des attaques contre les travailleurs humanitaires».
«’Darfour’ ne doit pas devenir le synonyme d’un appui hésitant ou au compte-goutte pour la reconstruction du reste du Soudan», a-t- il souligné. De 200’000 à 300’000 personnes sont mortes des conséquences de la guerre civile dans cette région occidentale du Soudan.
De leur côté, les autorités soudanaises – qui considère les promesses de dons et l’argent liquide comme un facteur essentiel de paix – ont appelé à l’annulation de la dette de leur pays et à la levée des sanctions commerciales.
Elles ont, en revanche, réitéré leur hostilité à toute extradition d’auteurs présumés de crimes de guerre au Darfour devant la Cour pénale internationale (CPI), comme le prévoit la résolution 1593 du Conseil de sécurité, votée le 31 mars. «Ces mesures ne visent pas la population, ni son gouvernement, ni l’Islam», a rétorqué M. Annan.
swissinfo et les agences
60 délégations sont réunies lundi et mardi dans la capitale norvégienne Oslo pour aider à la reconstruction du Sud-Soudan.
La Suisse a promis une aide de 75 millions de dollars sur trois ans.
En 2004, la Suisse a consacré 0,37 % de son PNB à l’aide au développement, soit 1,719 milliard de francs.
– Un accord de paix a été signé en janvier, après 21 ans de conflit, entre le gouvernement soudanais et les séparatistes du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLM/A).
– Le nord du pays est musulman et le sud chrétien. Le conflit est de nature ethnique, idéologique mais il est ausis lié à la question du pétrole. Il a fait au moins 1,5 million de morts et 4 millions de déplacés.
– La communauté internationale est appelée à fournir 2,6 des 7,8 milliards de dollars jugés nécessaires à la reconstruction du pays d’ici 2007.
– Lundi, l’ONU a tapé sur les doigts de la Suisse pour avoir réduit son aide au développement. En 2004, la Suisse y a consacré 0,37% de son PNB.
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