Marc Biver aux commandes du Tour de Romandie
Le pot de terre DPO s'est brisé contre le pot de fer IMG-Suisse. Le Neuchâtelois Marc Biver a ajouté l'épreuve romande à sa collection. Sa surface financière a fait la différence. Mais, en quelque sorte, l'Union cycliste internationale (UCI) s'est désavouée en allant contre les objectifs de sa Fondation Arc-en-Ciel.
L’Union cycliste internationale (UCI) a attribué, pour les dix prochaines saisons, l’organisation du Tour de Romandie à la société IMG- Suisse, établie à Hauterive (Neuchâtel). De fait, Marc Biver, son directeur détient les droits d’organiser le Tour de Suisse, le Tour de Romandie, et «A Travers Lausanne».
Ainsi la «pression du peuple» suisse romand n’a pas suffi pour infléchir la Fondation Arc-en-Ciel de l’UCI. Cette dernière, mandatée par la Fondation du cyclisme romand (FCR), seule propriétaire du Tour de Romandie, n’a pas reconduit la société DPO du Genevois Daniel Perroud pour un nouveau mandat.
l’UCI déclare « avoir pris sa décision sur la base des différentes garanties offertes par les postulants en matière de structure sociétaire et d’expérience dans le domaine de l’organisation d’événements sportifs, de solidité financière générale et d’équilibre budgétaire, ainsi que la capacité d’exploitation des droits de marketing et du potentiel d’augmentation des retombées médiatiques».
IMG-Suisse sera mandatée pour «l’organisation technique, logistique et commerciale de l’épreuve».
De fait IMG-Suisse et DPO c’est le pot de fer contre le pot de terre.
A l’heure du choix, l’UCI s’est désavouée. Et en acceptant le choix la FCR est-elle sous influence? Rejeter la candidature de DPO, après avoir reconnu la grande qualité de son organisation, interpelle. De plus la Fondation Arc-en-Ciel va à l’encontre du but pour lequel elle a été fondée: aider les organisateurs en difficultés (ce qui n’est pas le cas de DPO), éviter que des groupes s’occupant à la fois de coureurs et d’organisations mettent le grappin sur les courses.
Or, IMG-Suisse, une filiale du groupe McCormack USA, s’occupe également des intérêts de coureurs. Ce qui a valu, en 1998, à Pascal Richard, alors champion olympique, et Oscar Camenzind, champion du monde en titre, d’avoir été évincés de «A Travers Lausanne».
Le Vaudois avait rompu ses relations avec Marc Biver et le Schwytzois était sous contrat avec un manager zurichois.
L’UCI a tranché. «(…)Les opportunités de développement en termes d’images et de revenus économiques seront par conséquent très importantes (…) notamment pour le cyclisme romand», peut-on lire dans les conclusions de son communiqué.
«Cette décision de l’UCI, démontre que notre dossier était le meilleur, déclarait, mardi soir, Marc Biver. Nous avons donné toutes les garanties pour conserver l’identité du Tour de Romandie».
Autre son de cloche pour Daniel Perroud pour qui les «dés étaient pipés». Il paie probablement ses relations conflictuelles avec Claude Jacquat, numéro deux de l’UCI. Ce dernier lui avait confié le Tour de Romandie en 96.
«Le succès du tour 2001 n’a pas été pris en compte, ajoute Daniel Perroud, mais nous rebondirons!»
La grande saga de l’attribution du Tour de Romandie a donc pris fin. Puissent les esprits s’apaiser.
Pierre-Henri Bonvin
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