Saint-Moritz: pas de calme avant la tempête
Les championnats du monde de ski alpin ont lieu dans la station grisonne du 1er au 16 février. Les organisateurs attendent 100 000 spectateurs.
Quinze jours avant la date fatidique, les travaux vont bon train dans la station. Reportage.
La future aire d’arrivée est perchée à 2000 mètres. Mais celui qui visite actuellement cette zone y découvrira un immense chantier.
Par des températures de moins 15 degrés, de nombreux spécialistes chaudement vêtus s’affairent à ériger des tribunes qui pourront accueillir 5000 spectateurs.
Les camions apportent toute sorte de matériel: containers, générateurs, WC préfabriqués, des mètres de câbles, etc. De gigantesques machines font la navette de dépôts en dépôts.
Peu à peu, les pièces de cette sorte de puzzle géant se mettent en place pour donner forme au Championnat du monde de ski 2003.
La sécurité avant tout
L’ancien champion suisse de ski Martin Berthod est responsable de toutes les pistes sur lesquelles seront courues des manches du championnat. Mais, au fait, où sont-elles donc ces fameuses pistes? Aux alentours, on n’aperçoit qu’un paysage lunaire.
Martin Berthod explique en riant: «Nous ouvrons les pistes, ensuite nous les refermons. Ce faisant, les pistes deviennent encore plus compactes et plus solides.»
Les organisateurs ne badinent pas avec l’état des pistes car la Fédération internationale de ski (FIS) demande qu’elles soient impeccables.
Les quelque 500 personnes affectées à leur préparation veillent aussi à la sécurité. Au total, 25 kilomètres de filets de protection ont été placés.
A certains passages critiques, il y a même quatre types de filets différents pour retenir les coureurs en cas de chute.
La sécurité est bien plus importante qu’autrefois. «Lors des Championnats du monde de 1974, également disputés à Saint Moritz, il n’y avait guère que 200 mètres de filets, se souvient Martin Berthod. Pourtant, on ne skiait pas vraiment moins vite.»
Mais les temps ont changé. Par ailleurs, «le tragique accident de Silvio Beltrametti nous a donné à réfléchir», avoue Martin Berthod.
Il y a un peu plus d’un an, le jeune skieur grison était passé à travers un filet de protection à Val d’Isère et est resté paraplégique.
Une image à rajeunir
Saint-Moritz montre un certain scepticisme face aux championnats. A moins d’un mois du grand rendez-vous, quelques hôtels n’affichent toujours pas complet. Les clients habituels fuient en effet la station en cette période d’agitation sportive.
Mais Jürg Capol, responsable marketing de ces championnats 2003, n’accorde pas trop d’importance au nombre de nuitées. Pour lui, l’important est ailleurs: «Toutes les enquêtes montrent que ce type d’événement a un effet à long terme.»
Il y a d’abord l’amélioration de l’infrastructure du domaine skiable. Dans le cas de Saint-Moritz, plus de 30 millions de francs y seront consacrés sur un budget total de 80 millions.
Mais les effets à long terme concernent aussi l’image. La station grisonne est surtout connue pour accueillir des hôtes nobles et fortunés, en général d’un certain âge. Bref, pas vraiment un lieu branché pour la jeunesse.
Mais Jürg Capol pense que ces championnats du monde vont provoquer un rajeunissement de la clientèle. Une grande partie des 100 000 spectateurs attendus seront en effet des jeunes qui, pour la plupart mettront pour la première fois les pieds à Saint Moritz.
swissinfo, Urs Maurer, Saint Moritz
Traduction: Olivier Pauchard
Les championnats en chiffres
Budget de 80 millions de francs
100 000 spectateurs sur place
13 000 personnes accréditées (médias, sponsors…)
400 athlètes de 60 nations
1800 journalistes
18 chaînes de télévisions
450 heures de retransmission TV
300 millions de téléspectateurs dans le monde
50 membres de la protection civile
1200 volontaires
10 courses disputées
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