Ski alpin: échec suisse à Adelboden

Symbolique de ce week-end: Daniel Albrecht au tapis lors du géant. Keystone

Adelboden et ses 37'000 spectateurs (nouveau record) attendaient les Suisses ce week-end, mais ils n'ont eu droit qu'à des Autrichiens! Car côté helvétique, le demi-échec du géant a fait suite à une débâcle générale en slalom dimanche.

Cet amer constat a été partagé par Martin Rufener, entraîneur en chef des Suisses: «Nous ne pouvons pas être satisfaits de notre week-end. Par chance, Sandro Viletta (4e du géant samedi), et dans une moindre mesure Marc Berthod (6e), ont quelque peu racheté la faillite des autres.»

Si le revers des stars du géant (avec notamment Didier Cuche 11e) n’a rien de dramatique, il n’en est pas de même en slalom.

Après Zagreb mardi dernier, c’est la deuxième fois de suite que Swiss-Ski n’est pas représenté en seconde manche. Du coup, parler de crise dans cette discipline n’a rien d’exagéré.

Dans la tête

Cette situation est d’autant plus désolante que les Suisses ont un vrai potentiel. Marc Berthod et Marc Gini se sont déjà imposés en slalom en Coupe du monde, Daniel Albrecht et Silvan Zurbriggen sont déjà montés sur un podium. Las, tous quatre sont empêtrés dans une spirale négative: doute, contre-performances, doute accentué, remise en cause du matériel, doute encore exacerbé.

«Nos coureurs sont victimes d’une totale insécurité en slalom», a confirmé le coach des techniciens, Sepp Brunner. «Tout se passe bien à l’entraînement, mais pas en course. C’est donc bien un problème de mental. Face à cela, nous n’avons pas mille solutions. Il faut rester calme et multiplier les entraînements pour qu’ils reprennent confiance.»

Le meilleur Suisse est moldave

Les skieurs sont eux-mêmes désemparés. A l’image de Silvan Zurbriggen, auteur d’un prometteur début de saison (4e à Levi) mais qui reste sur trois échecs: «Je ne sais pas vraiment ce qu’il m’arrive. Physiquement tout va bien, mais les résultats ne suivent plus. Je me réjouis d’aller la semaine prochaine à Wengen pour faire d’autres disciplines et me changer les idées.»

Fait piquant pour Swiss-Ski, c’est Urs Imboden qui a terminé meilleur Helvète des deux derniers slaloms, tant à Adelboden (27e) qu’à Zagreb (29e). Le hic, c’est que le slalomeur de 34 ans porte aujourd’hui les couleurs de la Moldavie, lui qui avait été banni de l’équipe nationale il y a quelques années.

Le bond de Viletta

Il n’y aura donc eu que la satisfaction Sandro Viletta ce week- end. Certes éliminé en slalom, le Grison avait déjà largement rempli son contrat en géant avec une tout aussi belle qu’inattendue quatrième place. Belle car il a signé le meilleur chrono de la deuxième manche, lui qui n’était que 25e le matin. Inattendue parce qu’il était flanqué d’un dossard élevé (le no 53) et qu’il n’avait jamais fait mieux que 23e en géant (6e toutes disciplines confondues).

«Mon objectif était de me qualifier l’après-midi. Dès le moment que j’y étais parvenu, je ne visais pas de classement en particulier. Vous imaginez donc bien ma surprise et mon plaisir de terminer au quatrième rang !» s’est exclamé le membre du cadre B, qui fêtera ses 23 ans dans deux semaines.

swissinfo, Grégoire Silacci-ATS

Succès autrichiens

Victorieux pour la troisième fois samedi en géant à Adelboden (après 2006 et 2007), Benjamin Raich a manqué une chance en or de triompher enfin en slalom sur la piste du «Chuenisbärgli». Deuxième de la première manche, le Tyrolien a flanché sur son second passage pour finir 11e.

Quant au vainqueur du slalom, Reinfried Herbst, il a signé la quatrième victoire de sa carrière, la première depuis les finales de Bormio (Italie) en mars dernier. Il a devancé son compatriote Manfred Pranger (en tête après la 1ère manche) et l’Allemand Felix Neureuther.

En chiffres

2,6: en millions, le budget de la manifestation.

4,3: en millions, les retombées économiques attendues.

9: les Suisses au départ du slalom géant de samedi.

30: en francs, le prix d’une place pour assister à une course. Pour une place en tribunes, il faut compter 50 francs.

200: le nombre de journalistes accrédités.

850: les bénévoles engagés pour permettre notamment de garantir une piste impeccable aux skieurs.

1350: altitude de la station d’Adelboden.

1967: année de la première course de Coupe du monde sur la piste du «Chüenisbärgli» d’Adelboden. Le vainqueur se nomme alors Jean-Claude Killy.

3600: le nombre d’habitants à Adelboden. La population quadruple durant l’hiver.

37’000: le nombre de spectateurs présents à cette édition, soit un nouveau record.