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Suisse/Autriche: GOOOOOOOAL!!!

L'enthousiasme est unanime dans la presse suisse. swissinfo.ch

La presse nationale est enthousiaste. Le rêve s'est enfin réalisé. L'Euro de football 2008 aura lieu en Suisse et en Autriche.

Pour les commentateurs, cet événement est un succès pour la Suisse. Et pas seulement dans le domaine du sport.

Les journalistes se montrent très satisfaits de l’attribution de l’Euro, le 3e événement sportif du monde après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de foot. Une satisfaction d’autant plus grande que le pays n’avait plus accueilli de rendez-vous de cette importance depuis les années 50.

Merci l’Autriche

Le «traumatisme» de l’échec de Sion 2006 appartient donc au passé. Le mauvais sort a pu être conjuré. Cette fois, le choix s’est bel et bien fait sur la qualité du projet présenté, sans que d’autres considérations ne pèsent dans la balance.

«En fin de compte, il ressort que les dés n’étaient pas pipés; que le meilleur dossier l’a emporté, indépendamment des implications politiques ou autres considérations», écrit par exemple Le Matin. «Un triomphe annoncé et mérité», ajoute le Giornale del Popolo.

Les commentateurs soulignent toutefois que la Suisse doit une fière chandelle à l’Autriche. En effet, sans son voisin, la Suisse n’aurait peut-être pas obtenu l’Euro. C’est ainsi que Le Temps peut titrer: «Merci l’Autriche».

Et le grand quotidien romand de donner les raisons de ce succès: «Parce que l’UEFA se sentait redevable envers l’Autriche et sa persévérance. Et, aussi, parce que ce petit Etat, membre de l’Union européenne tout court, représente la charnière de la nouvelle Union européenne élargie à l’Est, qui se dessine ces jours-ci à Copenhague.»

Une chance pour la Suisse

La plupart des commentateurs pensent que l’Euro constitue une chance pour la Suisse. La Neue Zuercher Zeitung donne d’ailleurs le ton en déclarant qu’il s’agit d’une «grande impulsion» pour le pays.

Bien sûr, il s’agit en premier lieu d’une chance pour le foot. «D’un point de vue suisse, c’est une grande impulsion pour le football local qui n’a rien à voir avec les effets à court terme du succès du FC Bâle dans la Champions League et le bon départ de l’équipe nationale dans les éliminatoires de l’Euro 2004», écrit la NZZ.

La Tribune de Genève estime aussi que l’Euro constitue une «chance unique» pour un football suisse qui est assez mal en point.

«Depuis plusieurs années, le football helvétique s’embourbe dans des difficultés financières qui font chanceler les clubs. Une formule de championnat inappropriée a achevé de fragiliser la maison du foot», écrit-elle.

Pas seulement une histoire de foot

Mais ces perspectives ne concernent pas seulement le monde du football, ainsi que le remarque le Bund: «L’Euro 2008 n’est pas seulement un défi pour le foot, mais aussi pour le monde politique et une population qui l’a jusqu’ici toujours soutenu. La mise sur pied de l’Euro provoquera une ouverture vers l’Europe et donnera à la Suisse la chance d’améliorer son image.»

Le Matin va dans le même sens en écrivant: «Dans un pays en panne de buts, souffrant parfois d’un manque d’objectifs, la victoire d’hier ouvre des perspectives extraordinaires, avec des implications dépassant largement le cadre du sport.»

Le Blick n’oublie pas, pour sa part, les opportunités économiques. Le grand journal populaire alémanique titre: «Notre économie jubile: l’Euro fait sonner les tiroirs caisses.»

Le Corriere del Ticino ajoute que c’est une bonne occasion pour relancer notre économie. On table sur dix milliards de téléspectateurs et près d’un million et demi de supporters. Ce n’est pas rien.

On trouve toutefois quelques voix discordantes. C’est ainsi que 24 Heures ironise: «On nous enjoint de sourire, de montrer notre joie car c’est bon pour nous». Mais le quotidien vaudois de conclure: «Jouons le jeu. Soyons optimistes, donc contents. Positivons.»

Déception britannique

Les journaux britanniques se montrent naturellement très déçus du refus de la candidature commune irlando-écossaise. Ainsi, le Scotsman, qualifie la décision de l’UEFA de «futur perdu pour le football écossais».

«Plutôt que de faire jouer l’Euro 2008 parmi les vrais fans d’Ecosse et d’Irlande, l’UEFA a choisi de le présenter devant un parterre de businessmen en Autriche et en Suisse», écrit pour sa part l’Irish Independant.

Pour le Times, la décision de l’UEFA est avant tout politique. Les autorités sportives ont ainsi voulu favoriser deux pays situés au cœur du continent.

La presse britannique ne rejette toutefois pas la faute sur la seule UEFA. Le manque d’enthousiasme des Irlandais pour construire de nouveaux stades a aussi influé sur la décision.

swissinfo/Olivier Pauchard

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