Swiss Olympic durcit le ton
Après l'échec de Berne 2010, Swiss Olympic veut renforcer ses critères de sélection des candidatures à l'organisation de Jeux olympiques.
Avant de les soumettre à l’approbation du CIO, elle exigera un soutien clair des autorités et un vote populaire.
C’est sûr: les Jeux olympiques d’hiver 2010 n’auront pas lieu en Suisse. Les citoyens du canton de Berne ont massivement refusé deux crédits d’un total de 22,5 millions de francs en faveur de la candidature bernoise.
Ce refus populaire enterre du coup les espoirs des promoteurs du projet. Ils devraient d’ailleurs officiellement annoncer le retrait de leur candidature à la fin de cette semaine.
Quant à Swiss Olympic, elle a décidé dans la foulée de revoir sa stratégie de sélection des candidatures helvétiques.
L’image de la Suisse
«Le projet Berne 2010 avait été retenu par le Comité International Olympique (CIO), déplore Marco Blatter, directeur de Swiss Olympic. Les experts avaient déjà entamé l’étude du dossier.»
«Le retrait de cette candidature ne manquera pas de ternir l’image de la Suisse à l’étranger, poursuit-il. Si nous voulons rester crédibles auprès des instances sportives internationales, nous devons absolument éviter que cette situation se reproduise à l’avenir.»
En clair, dans la course à l’organisation de Jeux olympiques, la Suisse n’a plus le droit à l’erreur. Et Swiss Olympic entend veiller à ce que les futurs candidats aillent au bout de leur démarche.
La volonté du peuple
«Avant d’annoncer officiellement une nouvelle candidature helvétique, lance Marco Blatter, nous devrons d’abord nous assurer qu’elle répond bien à la volonté du peuple.»
En d’autres termes, il n’y aura plus de candidature helvétique sans un vote consultatif préalable.
Afin de refroidir davantage les ardeurs des éventuels futurs candidats, Swiss Olympic veut aussi renforcer ses critères de sélection sur le plan financier.
A l’avenir, pour être pris aux sérieux, les comités de candidature devront disposer de 2,5 millions à 3 millions de francs. Et Swiss Olympic exigera des garanties et un engagement clair tant des communes que des cantons et de la Confédération.
Un soutien qui a cruellement fait défaut aux précédentes candidatures helvétiques.
Un engagement des autorités
«La Suisse ne pourra pas organiser des Jeux olympiques sans un important effort financier de la Confédération», dit Jean-Loups Chappelet, professeur à l’Institut des hautes étude en administration publique (IDEHAP).
Et, à en croire l’ancien directeur technique de la candidature «Sion 2006», cet effort doit dépasser la répartition financière qui est actuellement prévue pour le financement de manifestations sportives internationales.
«Aujourd’hui, explique Jean-Loups Chappelet, la loi prévoit un investissement à raison d’un tiers pour la Confédération et de deux tiers pour les cantons et les communes. Mais cette clé de répartition ne fonctionne pas dans le cas de manifestations aussi importantes que les Jeux olympiques.»
Et de rappeler que la candidature de «Sion 2006» a récolté 180 millions de francs de subventions. Alors que Turin a bénéficié de 600 millions à 700 millions de francs alloués par l’état italien.
Pour autant, les difficultés ne découragent pas les Suisses. En effet, le canton du Valais et celui des Grisons n’excluent pas de déposer une candidature pour les Jeux de l’hiver 2014.
swissinfo/Vanda Janka
19 juin 1999: Sion est battue pour la seconde fois. Le CIO attribue les Jeux d’hiver 2006 à Turin.
5 septembre 2001: le parlement de Swiss Olympic choisit Berne 2010.
28 août 2002: la candidature de Berne figure parmi les quatre qui ont été choisies par le CIO.
22 septembre 2002: les Bernois refusent les crédits en faveur de Berne 2010.
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