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Vendée Globe: Stamm et Wavre prêts à larguer les amarres

La tension monte aux Sables d'Olonne... Keystone

Avec les 30 meilleurs skippers, la course autour du monde en solitaire s'annonce comme un événement majeur. Le Vaudois Bernard Stamm et le Genevois Dominique Wavre y participent. Départ, ce dimanche à 13h02.

Une colonne de voiliers remorqués par les pêcheurs locaux, les larmes des proches qui mouillent le ponton des Sables d’Olonne, des milliers de bateaux suiveurs… le départ du Vendée Globe est un spectacle inoubliable.

Tous les quatre ans, 300’000 visiteurs n’en perdent pas une miette. La petite cité vendéenne des Sables d’Olonne, 15’000 âmes en temps normal, vit ses heures de gloire. Elles sont abondamment mise en valeur par Philippe de Villiers, organisateur et président du Conseil général de cette région française relativement isolée.

Ce dimanche, le départ est prévu à 13h02 pétantes. Il devrait se dérouler dans «une bonne brise de sud-ouest», contraire aux premiers milles de la longue route à parcourir. En 2004-2005, Vincent Riou mit 87 jours 10 heures et 47 minutes à boucler sa circumnavigation victorieuse.

Les choses sérieuses, sur le plan météorologique, pourraient commencer dans les jours qui vont suivre. Le redoutable Golfe de Gascogne, première épreuve des marins, a pour habitude de maltraiter la flotte et de prélever sa dîme sous forme d’avarie et d’abandons. Le port de départ et d’arrivée est la seule escale autorisée par le règlement.

Des bateaux au-delà des limites?

La plupart des observateurs de cette sixième édition prédisent un nouveau record… et de la casse. Basés dans quatre ou cinq ports de la côte atlantique (Port la Forêt, Lorient, la Trinité, Brest, etc.), les 20 bateaux neufs de cette édition ont tutoyé les limites du possible.

«Il y a malheureusement deux raisons objectives qui permettent à beaucoup de gens de pronostiquer de la casse dans ce Vendée Globe, déclare le Suisse Dominique Wavre. Premièrement, le fait que chacun puisse voir en direct les innovations des concurrents provoque une surenchère technique. Il est possible que certains skippers aient perdu un peu de lucidité sur les conditions réelles qui nous attendent.»

La sécurité de la course renforcée

Détection des zones d’iceberg par satellite, informations disponibles sur internet en vue d’un éventuel sauvetage, spécialistes en veille permanente, rien n’a été laissé au hasard par l’organisation. Même la zone de départ, habituellement envahie par des centaines de bateaux spectateurs, sera sécurisée par une soixantaine de zodiac.

Doté initialement d’un concept simple – le tour du monde en solo sans escale ni assistance – le parcours du Vendée se voit chaque année ramené au nord par l’apposition de portes. Les autorités australiennes exigent un passage «à moins de 1000 milles des côtes» pour limiter les éventuelles opérations de sauvetage où la dérive des glaces est de plus en plus fréquente.

Consulté à ce sujet, le directeur de course Denis Horeau est clair: «Le concept du Vendée Globe est toujours le même; un homme qui fait le tour du monde sans escale et sans assistance et qui revient aux Sables d’Olonne. Cette amélioration de la sécurité ne change pas le concept.»

Attendu de pied ferme depuis quatre ans, le Vendée Globe Challenge agit comme un phare dans le programme des monocoques de 60 pieds. S’il apparaît soudain aux yeux du grand public, la course financière et technologique a commencé «il y a déjà deux ans», témoigne Bernard Stamm. C’est désormais sur l’eau que les skippers auront le dernier mot.

swissinfo, Pierre-Antoine Preti, Skippers magazine

Comme la baguette et le camembert, le Vendée Globe est une spécialité française. Mais cette fois-ci, force est de reconnaître que la présence internationale s’est étoffée: sept sujets britanniques, un Autrichien, un Américain, un Canadien, un Basque et les deux Suisses Dominique Wavre et Bernard Stamm sont au rendez-vous.

Quelque part entre régate et aventure, la sixième édition de cette circumnavigation en solitaire s’annonce d’autant plus corsée que le plateau est exceptionnel. A de toutes petites exceptions près (Lemonchoix, Bidégorry, Cammas, etc.), les 30 meilleurs skippers solitaires sont inscrits.

Quatorze d’entre eux ont déjà participé au Vendée Globe, sept sont déjà montés sur le podium et deux (Desjoyeaux et Riou) l’ont déjà emporté. Le record de l’épreuve, détenu par Vincent Riou, est de 87 jours, 10h et 47mn.

Pour l’instant, aucun étranger n’a jamais gagné le Vendée Globe. Mais si les candidatures nord-américaines restent anecdotiques sur le plan sportif, la qualité des concurrents anglais et suisses laisse espérer la possibilité d’un hold-up vendéen.

Il faudrait, pour cela, laisser les Peyron, Desjoyeaux, Riou, de Pavant, Guillemot, Josse, Jourdain et Le Cleach dans son sillage. Une mission difficile, mais pas impossible.

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